CEDEAO : Interdiction de voyager pour les autorités du Burkina, de la Guinée et du Mali

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CEDEAO : Interdiction de voyager pour les autorités du Burkina, de la Guinée et du Mali

Samedi 18 février 2023, à Addis-Abeba, la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a tenu un sommet extraordinaire. Cette réunion, qui a abordé divers sujets dont les processus de transition en cours au Burkina Faso, en Guinée et au Mali, a non seulement rejeté la demande de levée des sanctions présentée par ces trois nations, mais elle a également adopté une nouvelle mesure restrictive : une interdiction de voyager pour les hauts fonctionnaires et autres fonctionnaires des trois pays. Nous vous fournissons le communiqué inédit du sommet.

DERNIÈRE COMMUNICATION

1. La Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO)

Le Sommet extraordinaire aura lieu le 18 février 2023 à Addis Abeba, en Éthiopie, conjointement avec la 36e session ordinaire de l’Union africaine, et sera présidé par S.E. Umaro Sissoco EMBAL, Président de la République de Guinée-Bissau et Président par intérim de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO.

2. Cette réunion extraordinaire a été convoquée afin d’évaluer le niveau de préparation des élections au Nigeria, en Sierra Leone et au Libéria ainsi que les progrès réalisés dans les processus de transition au Burkina Faso, en Guinée et au Mali. La Conférence susmentionnée a également débattu de l’état d’avancement de la création d’une organisation régionale de lutte contre le terrorisme dont le mandat devrait inclure

impliquent de rétablir l’ordre constitutionnel. Le rapport de la 23e réunion ministérielle du dialogue politique entre l’UE et la CEDEAO, tenue à Bruxelles les 6 et 7 février 2023, a également été pris en considération.

3. Ont participé au Sommet extraordinaire les chefs d’État suivants ou leurs représentants dûment désignés :

Président de la République de Cabo Verde, S.E. José Maria NEVES;

Président de la République du Ghana, S.E. Nana Addo Dankwa AKUFO-ADDO ;

Président de la République de Guinée-Bissau, S.E. Umaro Sissoco EMBALO ;

Président de la République du Niger, S.E. Mohamed BAZOUM ;

IL. Julius Maada BIO, chef de la nation sierra-léonaise ;

IL. Aurélin AGBÉNONCI, ministre des Affaires étrangères de la République du Bénin ; IL. Tiémoko Meyliet KONÉ, Vice-Président de la République de Côte d’Ivoire ;

Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale de la Gambie, S.E. Mamadou TANGARA ;

IL. l’Ambassadeur Dee-Maxwell SAAH KEMAYAH, Ministre des Affaires étrangères du Libéria ;

IL. Geoffrey ONYEAMA, Ministre des Affaires étrangères de la République fédérale du Nigeria ;

OS. Madame la Ministre des Affaires Etrangères et des Sénégalais de l’Extérieur de la République du Sénégal, Madame Assata TALL SALL ;

M. Batengue BANKOTINE, Délégué Permanent du Togo auprès de l’Union Africaine (UA).

4. Parmi les autres participants à cette conférence figurent :

IL. M. Mahamadou ISSOUFOU, ancien président de la République du Niger et Médiateur de la CEDEAO pour le Burkina Faso ;

IL. M. Boni YAYI, ancien président de la République du Bénin et Médiateur de la CEDEAO pour la Guinée ;

Dr Omar Alieu TOURAY, S.E., Président de la Commission de la CEDEAO ;

El Ghassim Wane, Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour le Mali et chef de la MINUSMA ;

M. Maman Sambo SIDIKOU, Haut Représentant pour le Mali et le Sahel auprès de l’Union Africaine.

5. Les rapports du Burkina Faso, de la Guinée et du Mali ont été évalués par les chefs d’État et de gouvernement.

6. Ils ont également parcouru le Mémorandum que S.E. Le Dr Omar Alieu Touray, Président de la Commission de la CEDEAO, a dressé le bilan des processus électoraux et de transition dans la zone.

7. La Conférence salue la qualité des rapports et mémorandums et prend note de leurs suggestions.

8. La Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO exprime sa gratitude à tous les Chefs d’Etat qui ont apporté une contribution significative à la libération des 49 militaires ivoiriens détenus au Mali.

I. TRANSITIONS

9. La Conférence des chefs d’État et de gouvernement prend acte des rapports sur la mise en œuvre par les Burkinabé, la Guinée et le Mali des feuilles de route de la transition. Les principaux problèmes humanitaires et de sécurité dans les trois nations, notamment au Burkina Faso et au Mali, sont également notés. L’Assemblée donne à la Commission des instructions spécifiques pour travailler en étroite collaboration avec les médiateurs de la CEDEAO afin de suivre l’évolution de l’exécution des différentes feuilles de route de transition et de faire rapport au prochain sommet.

Burkina Faso

10. La Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement prend note du rapport du Médiateur de la CEDEAO et félicite le Burkina Faso et la CEDEAO pour la signature d’un protocole d’accord sur la mise en place du mécanisme de suivi et d’évaluation du calendrier national de transition de 24 mois.

11. La Conférence des chefs d’État et de gouvernement réitère son appel aux partenaires internationaux pour qu’ils mobilisent les ressources nécessaires pour soutenir la CEDEAO et les efforts nationaux pour faire face aux crises sociopolitique, sécuritaire et humanitaire auxquelles le pays est confronté. La Commission de la CEDEAO reçoit des instructions de l’Autorité pour organiser une assistance extérieure.

Guinée

12. La Conférence des chefs d’État et de gouvernement attire l’attention sur le calendrier consolidé de transition de 24 mois pour l’autorité de transition qui couvre les dix (10) domaines prioritaires et a été créé en collaboration avec la CEDEAO.

13. La Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement invite l’administration intérimaire à maintenir l’esprit de l’accord entre la CEDEAO et la République de Guinée, signé le 21 octobre 2022 à Conakry, portant création d’un comité mixte de suivi et de l’évaluation et de s’abstenir de prendre des mesures unilatérales qui pourraient saper l’esprit de coopération des deux côtés.

14. La Conférence des chefs d’État et de gouvernement appelle le gouvernement guinéen à tenir une conversation nationale approfondie avec tous les acteurs politiques et à assurer la sécurité et la liberté de tous les participants. Le Président de la Commission de la CEDEAO est également chargé d’accompagner le processus.

15. La Commission de la CEDEAO et le Médiateur sont chargés par la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de poursuivre la coordination avec les autorités et de s’assurer que le plan de transition est pleinement mis en œuvre.

Mali

16. La Conférence des chefs d’État et de gouvernement prend note des éléments du rapport sur le processus de transition et la création d’un

Le gouvernement, la CEDEAO, l’UA, l’ONU, le médiateur de la CEDEAO, un comité de pilotage et un comité technique surveillent et évaluent conjointement le calendrier de transition. L’Assemblée demande au Président de la Commission de tenir informés les Chefs d’Etat tout en continuant à promouvoir une transition juste au Mali.

II. DEMANDE CONJOINTE DE LEVÉE DES SANCTIONS

17. La Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement a été notifiée de la demande de levée des sanctions imposées au Burkina Faso, à la Guinée et au Mali à la suite de leurs coups d’État respectifs qui lui a été faite par leurs ministres des affaires étrangères.

18. L’Assemblée des chefs d’État et de gouvernement décide de maintenir en place les sanctions actuelles contre les trois nations et d’imposer une interdiction de voyager à leurs dirigeants et autres hauts fonctionnaires.

19. En ce qui concerne l’exécution du plan de transition, la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement condamne avec véhémence les actions unilatérales prises par les autorités de transition en Guinée.

20. La Conférence des chefs d’État et de gouvernement réitère la nécessité de promouvoir un débat politique inclusif et d’offrir un espace politique libre à tous les acteurs des trois nations.

21. Afin d’alléger les souffrances des populations, la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement charge le Président de la Commission de la CEDEAO de faciliter l’exécution des feuilles de route de la transition et d’intensifier l’assistance sécuritaire et humanitaire aux nations affectées.

22. La Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement demande à l’Union Africaine, aux Nations Unies et à toutes les autres organisations internationales de soutenir l’exécution des résolutions de la CEDEAO des trois nations.

SUR LES PROCESSUS ÉLECTORAUX, PARTIE III

23. Les chefs d’État et de gouvernement notent les développements et les difficultés des processus électoraux des trois nations, à savoir le Nigéria, la Sierra Leone et le Libéria, qui accueillent des élections présidentielles en 2023.

24. Afin d’améliorer le comportement démocratique et la stabilité dans la région, l’Autorité charge la Commission de la CEDEAO d’accélérer l’examen du Protocole additionnel de 2001 sur la démocratie et la bonne gouvernance et de veiller à ce que ce projet soit mené à bien.

Nigeria

25. La Conférence félicite le Gouvernement de la République fédérale du

Nigéria des efforts déployés jusqu’ici en vue de garantir un environnement permettant la conduite saine et pacifique des élections générales. Les Chefs d’État et de gouvernement instruisent le Président de la Commission de fournir l’assistance technique nécessaire dans le cadre de l’appui aux élections générales à travers le déploiement de missions d’observation à court et à long termes.


Sierra Leone

26. Afin d’accroître la légitimité du processus électoral en cours, les chefs d’État et de gouvernement appellent le gouvernement de la Sierra Leone à intensifier ses efforts pour favoriser un débat politique inclusif avec toutes les parties prenantes.

27. Les Chefs d’Etat et de Gouvernement donnent au Président de la Commission l’ordre d’envoyer le Conseil des Sages en mission de bons offices avant les élections en Sierra Leone.

Libéria

28. Afin de favoriser le déroulement apaisé du scrutin, les Chefs d’Etat et de Gouvernement chargent le Président de la Commission de dépêcher une mission technique pour mener des entretiens avec les principaux acteurs, notamment la société civile et les partis politiques.

UNE FORCE RÉGIONALE DE LUTTE CONTRE LE TERRORISME ET DE RESTAURATION DE L’ORDRE CONSTITUTIONNEL a été créée, troisième mise à jour

29. Le Comité des chefs d’état-major des armées et des chefs des services de renseignement des États membres de la CEDEAO a tenu une réunion exceptionnelle dans le but de constituer une force régionale de lutte contre le terrorisme et de rétablir l’ordre constitutionnel. Les chefs d’État ont été informés des résultats de la réunion. Le 19 décembre 2022, les discussions ont eu lieu à Bissau, République de Guinée-Bissau. Les chefs d’État et de gouvernement prennent acte des avancées réalisées dans la lutte contre le terrorisme dans la région et contre les tentatives de renversement de gouvernements par des méthodes illégales. Pour ce faire, la conférence charge le président de la Commission d’engager un dialogue avec tous les États membres, en particulier ceux qui sont durement touchés par la crise, sur les possibilités.

30. Les Chefs d’Etat et de Gouvernement donnent instruction au Président de la Commission de la CEDEAO d’engager des discussions avec les Etats membres afin de s’entendre sur les modalités de mobilisation du milliard de dollars auprès des Etats membres qui représentera les contributions obligatoires à la lutte contre le terrorisme efforts dans le cadre du plan d’action pour les années 2020-2024.

31. L’Assemblée exprime une fois de plus sa profonde préoccupation face à l’afflux d’armes et de munitions illégitimes, ainsi que d’engins explosifs improvisés et de véhicules aériens sans pilote dans la région, qui a permis aux extrémistes violents, aux organisations terroristes et aux forces armées d’autres groupes de saisir davantage territoire et terroriser les populations civiles. Les financiers et partisans du terrorisme de la région sont dénoncés avec force par les chefs d’État et de gouvernement, qui les implorent également d’arrêter.

32. L’Assemblée a été informée des résultats de la 23e conférence de dialogue politique au niveau ministériel entre l’UE et la CEDEAO.

33. Les Chefs d’Etat et de Gouvernement expriment leurs sincères remerciements à S. Exc. Umaro Sissoco EMBAL, Président de la République de Guinée-Bissau et actuel Président de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO, pour son rôle dans la réussite du Sommet.

34. Achevé le 18 février 2023 à Addis Abeba.

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