Droit de l’Homme au Mali : Les Autorités maliennes rejettent les accusations de la FIDH

Partagez:

Droit de l’Homme au Mali : Les Autorités maliennes rejettent les accusations de la FIDH

Le rapport de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) accusant les forces de sécurité nationales et l’organisation paramilitaire Wagner d’atrocités n’a pas été pris en compte par l’administration. Le gouvernement regrette la position défavorable de la FIDH sur les « progrès étonnants de l’armée malienne dans la lutte contre le djihadisme et la sécurité de la population malienne », selon son communiqué. Dans ses vues, Bamako promet que les forces armées maliennes respecteront strictement les droits de l’homme et dénonce les accusations infondées destinées à nuire à la réputation de l’armée malienne. Les autorités de transition affirment que la justice militaire a résolu tous les cas documentés de violations présumées des droits de l’homme et qu’aucun ciblage ethnique de certaines populations n’a eu lieu pendant les combats. L’intégralité des observations du Gouvernement de la République du Mali sur le projet de rapport de la Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme (FIDH) intitulé « Au centre du Mali, victimes et bourreaux cohabitent » est disponible ici.

 I-    Introduction :

L’Association Malienne des Droits de l’Homme est une ONG internationale qui représente la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH) au Mali (AMDH).

En partenariat avec l’AMDH, le dernier rapport de la FIDH, intitulé « Au centre, les populations piégées par le terrorisme et le contre-terrorisme », est sorti en novembre 2018.

Ce projet d’étude, intitulé « Au centre du Mali, victimes et bourreaux vivent ensemble », qui couvre la période allant de juin 2018 à juin 2022, n’a pas été réalisé par l’AMDH, qui prétend être sans rapport avec son contenu.

Le projet de rapport résume en indiquant ce qui suit :

le fait que 2022 est considérée comme l’année la plus meurtrière depuis le début de la crise en 2012 ; la dégradation de la situation sécuritaire dans les régions du Centre suite à l’abandon par l’Etat de ces différentes zones ; l’augmentation des violations des droits de l’homme suite à l’offensive militaire lancée par les Forces armées maliennes (FAMA) avec des partenaires russes ; le déplacement de la crise vers le sud ; le ciblage des Peuls par les milices et l’ethnicisation du conflit ; grave (MINUSMA).
Les observations suivantes du gouvernement du Mali s’imposent à la lumière des accusations importantes incluses dans le rapport susmentionné, dont la publication est prévue à Dakar le 24 novembre 2022 :

II.                 Observations d’ordre général :

Le Gouvernement du Mali tient tout d’abord à remercier la FIDH pour son soutien au renforcement de la promotion et de la défense des droits de l’Homme dans notre pays.

Dans ce contexte, le gouvernement du Mali apprécie que la FIDH ait sollicité sa contribution avant la publication du rapport et demande qu’elle soit intégrée au produit final.

Toutefois, le Gouvernement regrette l’attitude défavorable de la FIDH aux réalisations remarquables des FAMA dans la lutte contre le terrorisme et la sécurité du peuple malien. En lançant une stratégie offensive en décembre 2021 avec l’opération « Keletigui », les FAMA ont pu produire des résultats probants. En pleine conformité avec les droits de l’homme et le droit humanitaire, les FAMA agissent librement sur le terrain pour défendre les populations civiles contre le terrorisme et l’extrémisme violent.

Le Gouvernement s’oppose en outre à l’approche utilisée, qui s’appuie sur des témoignages non contradictoires pour fournir des faits sans aucune preuve à l’appui et souvent sous la contrainte d’organisations terroristes. Il est important de garder à l’esprit que la justice suit certaines règles et directives, qui exigent que les accusations portées soient étayées par des preuves factuelles ou, à tout le moins, fondées sur un raisonnement solide. Ce projet de rapport ne l’établit pas toujours.

Le gouvernement malien demande à la FIDH et aux autres partis de respecter ses décisions stratégiques. Les formateurs et consultants russes sont présents au Mali depuis très longtemps ; des instructeurs spécifiques ont été envoyés pour la première fois dans le pays en 1960 pour aider au développement de ses forces armées et de son gouvernement. Cette collaboration a permis de se former à différents métiers ainsi que d’acheter du matériel militaire.

III.               Observations spécifiques :

–           Sur la méthodologie

Le projet de rapport fait apparaître que deux missions d’enquête ont été envoyées au Mali pour sa préparation en septembre 2021 et juin 2022, respectivement, sans révéler les caractéristiques des agents qui composaient l’une ou l’autre mission ni même leur calibre. Le projet susmentionné ne comprend que les coordonnées des membres de la mission de plaidoyer.

De plus, le projet de rapport fait référence à des « missions politiques, judiciaires et de sécurité », laissant entendre qu’il y a eu des discussions entre les participants de ces missions et les forces politiques, judiciaires et de sécurité du Mali, sans préciser les détails de ces discussions.

Les commentaires qui y sont faits sont sérieusement remis en cause du fait de ces omissions.

Le projet de rapport reconnaît également ses limites de la manière suivante : « en raison de problèmes de sécurité et d’accès extrêmement difficiles dans les quartiers de Macina, Nampalari […],

La plupart des abus décrits dans les vrais sites de ce rapport n’ont pas pu être visités par les enquêteurs.

Le projet de rapport, qui vise à donner des informations factuelles sur la situation des droits de l’homme dans le centre et le nord du Mali, est rempli de courtes citations fréquemment recueillies par des habitants de Dakar, Paris et Bamako.

–     Sur les accusations de violations des droits de l’Homme et du droit international humanitaire

Il convient de mentionner que les forces de sécurité et militaires maliennes connaissent bien le droit international humanitaire et les droits de l’homme. Ces idées sont expliquées en détail aux recrues lors de toutes les sessions de formation et des exercices de pré-déploiement sur les théâtres d’opérations, en commençant par la formation de base standard. Un magistrat militaire (ou conseiller judiciaire) désigné à cet effet nomme systématiquement un détachement de prévôté auprès de chaque groupement combattant afin de garantir le respect de ces règles sur l’ensemble du théâtre d’opérations. Les organisations terroristes armées et leurs alliés sont les cibles exclusives des Forces de défense et de sécurité maliennes, qui se battent pour la sauvegarde des civils.

Afin de clarifier les allégations de violations des droits de l’homme, une enquête a été ouverte après les événements de Moura. Un rapport judiciaire a été complété par le parquet de Mopti le 9 avril 2022. Les phases initiales de la recherche indiquent la possibilité qu’un conflit ait entraîné des décès par projectile et que de nombreux morts aient l’apparence d’un homme adulte. L’action militaire des FAMA a été bénéfique et a procuré une grande tranquillité d’esprit à la population. Seuls des militants terroristes figuraient parmi les morts et aucun citoyen de Moura n’a péri dans l’assaut militaire. La gendarmerie de Sévaré a reçu toutes les personnes détenues. Les habitants de Moura ont pu être libérés du contrôle des terroristes grâce à l’implication des FAMA. L’enquête est toujours en cours et les conclusions seront rendues publiques.

Des changements juridiques et judiciaires sont inévitablement nécessaires dans la lutte contre la violence sexiste, et ils peuvent aider les professionnels de la justice à surmonter divers obstacles.

Les compétences du Centre judiciaire spécialisé ont été élargies aux infractions d’agressions sexuelles commises lors de litiges dans ce contexte.

De même, il convient d’attirer l’attention sur le renforcement des juridictions prévu par la Loi d’Orientation et de Programmation du Secteur de la Justice, la mise en place de Bureaux d’Accueil Judiciaire dans un certain nombre de juridictions, et la disponibilité d’une aide judiciaire gratuite pour les victimes/survivantes dans les juridictions maliennes. système.

Les violations alléguées des droits de l’homme par le droit international humanitaire ont toujours fait l’objet d’enquêtes approfondies de la part du gouvernement. Comme le montrent les différents jugements rendus par les tribunaux militaires de Mopti, Ségou et Bamako au cours des trois dernières années, les greffes des plaintes des tribunaux militaires du pays restent ouverts en permanence à toute éventuelle dénonciation d’une violation des droits de l’homme, et des enquêtes ultérieures sont ouvertes .

Rappelons que le Mali est une nation souveraine dotée d’un tribunal indépendant qui défend le droit à un procès équitable et les droits de la défense.

L’insécurité et l’environnement de guerre asymétrique, qui peuvent empêcher l’autorité d’enquête d’évoluer, compliquent l’élaboration et la localisation de témoins consentants pour les enquêtes lancées en réponse à des accusations spécifiques de graves violations des droits de l’homme. Ainsi, la situation actuelle crée la perception que certains processus judiciaires sont retardés et caractérisés par l’impunité.

De plus, le projet de rapport de la FIDH indique que la communauté peule est persécutée. On raconte que « dans le centre du Mali, les organisations d’autodéfense et les forces de défense et de sécurité ciblent particulièrement le peuple peul ».

De telles accusations, qui tentent de saper le Mali, sont catégoriquement démenties par le gouvernement de la République du Mali. Les communautés de Peuls n’ont jamais été discriminées, pas au niveau national et certainement pas dans les rangs de l’armée. Ils sont représentés au plus haut niveau de la direction militaire ainsi que dans tous les autres aspects de l’État. Ces accusations dénotent un manque de rigueur dans la production du rapport car elles ne sont étayées par aucune information factuelle.

Les initiatives du gouvernement pour promouvoir le « vivre ensemble », notamment la formation de la semaine de la réconciliation nationale et l’organisation de sa première édition du 15 au 21 septembre 2022, sur l’ensemble du territoire et au niveau de la diaspora, ont peut-être aussi été mis en évidence dans le rapport.

L’étude deviendrait également plus objective si elle incluait les réformes actuelles de la justice, notamment :

la création d’une politique pénale et pénitentiaire ; l’initiative Cour d’assises spéciale pour les crimes impliquant des violences basées sur le genre ; les révisions en cours du Code pénal, du Code de procédure pénale et du Code de justice militaire en vue de les adapter aux enjeux actuels.

Les modifications susmentionnées visent à faciliter la mise en œuvre de la nouvelle structure judiciaire, qui améliorera l’accès à la justice pour les justiciables en général et en particulier pour ceux dont les droits ont été violés, comme les femmes et les filles. victimes/survivants.

Le projet de rapport laisse également entendre que les zones du Centre ont été délaissées par l’Etat, masquant les avancées réalisées pour renforcer la présence de l’Etat sur l’ensemble du territoire national. Les opérations dynamiques des FAMA ont permis à l’État d’étendre considérablement sa présence au cours des deux dernières années dans des régions qui étaient auparavant menacées par des organisations terroristes armées. Par exemple, seuls treize (13) des 338 postes administratifs (gouverneurs, préfets et sous-préfets) sur le territoire national restaient vacants au 15 septembre 2022.

IV.               Conclusion

Les Forces de défense et de sécurité maliennes ont été accusées d’avoir enfreint le droit international humanitaire et violé les droits de l’homme, ce que le gouvernement malien a démenti. La plupart de ces accusations sont fausses, non fondées et portées avec l’intention de nuire à la réputation des Forces de défense et de sécurité maliennes et de saper leur image aux yeux du public et du monde international.

Le Gouvernement du Mali poursuit ses efforts avec ses moyens pour préserver l’intégrité de son territoire national et assurer la sécurité des personnes et de leurs biens dans le strict respect des droits de l’homme et du droit international humanitaire, malgré la complexité de la situation socio-économique actuelle du pays, situation politique et sécuritaire ainsi que les défis géostratégiques propres à la région du Sahel.

Le gouvernement malien est résolument attaché à faire respecter les droits de l’homme conformément à ses obligations légales en vertu du droit international, et il ne fait aucun effort pour saper la tolérance et l’humanisme qui ont toujours été les traits caractéristiques de la société malienne.

(Visited 34 times, 1 visits today)
Partagez:
Partager
Partager