Le ministre Abdoulaye Diop lors du 9e forum mondial de l’alliance des civilisations des nations unies a Fès : “Nous reconnaissons et saluons les efforts collectifs mis en place pour faire face à l’extrémisme violent, le terrorisme, la radicalisation, la xénophobie…”

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Le ministre Abdoulaye Diop lors du 9e forum mondial de l’alliance des civilisations des nations unies a Fès : “Nous reconnaissons et saluons les efforts collectifs mis en place pour faire face à l’extrémisme violent, le terrorisme, la radicalisation, la xénophobie…”

Lors du 9e Forum mondial de l’Alliance des civilisations des Nations Unies, qui s’est tenu le mardi 22 novembre 2022 à Fès au Maroc, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, a participé aux travaux de la réunion ministérielle du Groupe des amis de l’Alliance des civilisations des Nations Unies. Une excellente occasion pour le chef de la diplomatie de s’adresser à ce beau groupe, qui comprend également le ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Nasser Bourita, et le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. Voici l’intégralité du discours du ministre Abdoulaye Diop.

La délégation malienne salue la bonne organisation de cette neuvième session du Forum mondial de l’Alliance des civilisations et se réjouit qu’elle se déroule pour la première fois en terre africaine. Le thème « Vers une alliance de paix : vivre ensemble comme une seule humanité », qui nous réunit dans la belle ville de Fès, creuset de cultures et de civilisations, prend tout son sens dans un contexte général marqué, hélas, par des conflits . des tensions et des crises qui minent durablement notre vivre ensemble, pourtant forgé dans des traditions séculaires de dialogue, d’écoute et de compréhension mutuelle. La symbolique de ce Forum en Afrique fait également allusion à nos techniques endogènes de résolution et de prévention des conflits, que nous avons malheureusement et progressivement abandonnées au profit d’une modernité certes vitale mais parfois en décalage avec notre réalité.

Nous reconnaissons et applaudissons les efforts collectifs déployés pour lutter contre des dangers tels que le terrorisme, la radicalisation, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée.

Toutefois, la récurrence des crises et leur persistance dans le temps, en dépit des efforts mis à les résoudre, appellent à une analyse profonde de nos approches et méthodes, tant nationales, régionales, qu’internationales.

Messieurs les co-présidents, Mesdames et Messieurs,

Les conflits intercommunautaires au Mali, d’abord conjoncturels car opposant historiquement éleveurs et agriculteurs, sont aujourd’hui exacerbés par les conséquences négatives du changement climatique et son corollaire le manque de ressources comme l’eau. Des groupes terroristes armés qui résistent à des personnes unies par le sang et l’histoire ou sur la base d’une région, d’une ethnie ou d’une religion s’y rattachent désormais, et ce, afin de préserver un environnement favorable à leurs opérations criminelles. Le gouvernement du Mali s’est résolument engagé dans un retour aux valeurs fondamentales qui ont servi de pierre angulaire à notre société à la suite de ces conflits entre communautés locales, qui coexistaient auparavant pacifiquement grâce à nos propres mécanismes internes de médiation et de conciliation.

Afin de restaurer de manière décisive la validité traditionnelle, coutumière et religieuse, le gouvernement a adopté des mesures réglementaires.

En conséquence, le 11 novembre a été érigé en Journée nationale des légitimités traditionnelles, avec pour thème « La place et la fonction des légitimités traditionnelles dans la promotion de la paix, de la cohésion sociale et de la reconstruction » pour la première célébration. La Stratégie nationale de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent et son Plan d’action 2021-2025 reposent tous deux fortement sur ce cadre institutionnel.

Messieurs les co-présidents, Mesdames et Messieurs,

Sous la direction de Son Excellence le Colonel Assimi Gota, Président de la Transition, Chef de l’État, les autorités de mon pays se sont engagées sur la voie de l’appropriation nationale du processus de sortie de crise conformément à la vision et aux principes directeurs qu’il a énoncés en matière de conduite des décisions publiques. Il est crucial d’assurer le retour de l’État et de son pouvoir sur toute la zone car, malheureusement, l’absence de l’État ne laisse d’autre choix aux populations que de se soumettre aux exigences et aux conditions de leurs « bourreaux ». Ce n’est qu’à cette condition que nos États pourront offrir des services sociaux fondamentaux et favoriser la croissance d’entreprises capables de rémunérer les populations défavorisées avec des revenus légaux.

Messieurs les co-présidents, Mesdames et Messieurs,

Ma délégation se félicite de l’acceptation de la Déclaration de Fès, en particulier de sa réitération des cinq piliers que sont la jeunesse, l’éducation, les médias, la migration et les femmes en tant que principaux artisans de la paix.

Gage de l’évolution pacifique de nos sociétés, je voudrais terminer en renouvelant notre espoir que les recommandations du Forum soient mises en œuvre dans le sens d’un renforcement de la cohésion et de la stabilité à long terme.

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