Pourquoi l’épidémie d’Ebola en Ouganda est-elle si grave ?

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Pourquoi l’épidémie d’Ebola en Ouganda est-elle si grave ?

L’épidémie d’Ebola en Ouganda s’avère plus difficile à gérer que les épidémies plus récentes, mais le président a rejeté les appels à un confinement.

Qu’est-ce que le virus Ebola ?

Il s’agit d’un virus mortel dont les premiers symptômes peuvent inclure une fièvre soudaine, une faiblesse intense, des douleurs musculaires et un mal de gorge.

Les stades ultérieurs peuvent inclure des vomissements, des diarrhées et, dans certains cas, des saignements internes et externes, appelés hémorragies.

La période d’incubation peut durer de deux jours à trois semaines. Ebola peut être associé à d’autres maladies telles que le paludisme et la typhoïde.

Pourquoi cette épidémie est-elle si grave ?

Le fait que trois semaines se soient écoulées avant que le premier cas ne soit détecté le 20 septembre a suscité des inquiétudes.

Ebola se propage entre humains par contact direct avec des fluides corporels et des environnements contaminés. Les funérailles peuvent constituer un risque particulier si les personnes endeuillées ont un contact direct avec le corps.

La plupart des 31 cas identifiés se trouvent dans le district central de Mubende, en Ouganda, et six personnes en sont mortes.

Toutefois, le nombre de décès pourrait être plus élevé car le ministère de la santé indique que 18 décès, liés à des cas confirmés, n’ont pas fait l’objet d’un prélèvement car ils ont été enterrés avant d’être testés.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que le taux de létalité se situe entre 41 % et 100 %.

Existe-t-il un vaccin ?

Une autre préoccupation est qu’il s’agit de la souche soudanaise d’Ebola, pour laquelle il n’existe pas de vaccin approuvé, contrairement à la souche zaïroise, plus courante.

Cela signifie qu’il n’y a pas eu de vaccination des travailleurs de la santé, qui représentent six des cas confirmés.

La souche Zaïre a été responsable de la plus grande épidémie d’Ebola jamais connue, en Afrique de l’Ouest, de décembre 2013 à 2016. Plus de 11 000 personnes en sont mortes.

Avec plus de 28 000 cas en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone, les scientifiques ont mené des recherches intensives sur les vaccins contre Ebola.

Deux ans après la fin de cette épidémie, le vaccin Ervebo, alors non homologué, développé par Merck, a été utilisé lors d’une épidémie de la souche Zaïre dans l’ouest de la République démocratique du Congo.

Il a été autorisé par l’OMS, qui a déclaré qu’il avait limité les infections et sauvé des vies.

L’Agence européenne des médicaments a depuis approuvé l’utilisation d’un second vaccin de Johnson & Johnson.

Mais aucun de ces vaccins n’a été testé contre la souche soudanaise.

Néanmoins, le président ougandais Yoweri Museveni a déclaré que son gouvernement étudiait l’opportunité de les essayer.

Comment l’Ouganda fait-il face à l’épidémie ?

L’accent est mis sur la recherche des contacts, c’est-à-dire la recherche des personnes qui ont été en contact étroit avec les patients, notamment celles qui ont assisté aux funérailles communautaires.

Un centre de traitement de 51 lits est opérationnel dans le district de Mubende, l’épicentre de l’épidémie, et un deuxième centre devrait être mis en place prochainement.

Le président Museveni a déclaré que deux laboratoires mobiles seraient envoyés à Mubende, afin que les gens n’aient pas à se déplacer pour les tests et risquent ainsi de propager le virus.

Les médecins ont exprimé leur inquiétude quant au manque d’équipements de protection individuelle (EPI) adéquats, tels que les gants et les masques. Ils ont également demandé que la région touchée soit mise en quarantaine.

Toutefois, le président Museveni a exclu toute restriction, déclarant : « Ebola ne se propage pas comme le corona [virus] » car il ne s’agit pas d’une maladie aérogène.

Il a déclaré que les marchés, les écoles et les lieux de culte resteraient ouverts, mais a exhorté la population à respecter l’hygiène personnelle et à éviter les contacts étroits.

Comment Ebola se propage-t-il ?

Le virus Ebola passe à l’homme à partir d’animaux infectés, tels que les chimpanzés, les chauves-souris frugivores et les antilopes de forêt.

La viande de brousse – animaux sauvages des forêts chassés pour la consommation humaine – est considérée comme le réservoir naturel du virus.

Il se transmet ensuite entre humains par contact direct avec des fluides corporels contaminés – sang, salive, vomissements, sperme, pertes vaginales, urine, fèces et sueur.

On a également constaté que les hommes qui se sont rétablis d’Ebola hébergeaient le virus dans leur sperme pendant une certaine période après leur guérison.

Quelles précautions peuvent être prises ?

Pour prévenir l’infection, les professionnels de la santé conseillent d’éviter tout contact avec les cas, notamment en arrêtant de se serrer la main, en se lavant les mains à l’eau et au savon et en nettoyant les surfaces avec de l’eau chlorée.

Il est également important d’isoler les cas et leurs contacts. Les pays mettent généralement en place des centres de rétention pour les cas suspects et des centres de traitement pour les cas confirmés en laboratoire.

Dans l’est de la RD Congo, qui borde l’Ouganda, les survivants d’Ebola ont joué un rôle clé dans la prise en charge des patients infectés, car il a été établi qu’ils ne peuvent pas être réinfectés.

Toutefois, les équipes médicales doivent porter un EPI complet lorsqu’elles s’occupent des cas afin d’éviter toute infection.

Les corps, placés dans un sac mortuaire, doivent être enterrés par des personnes portant l’EPI approprié.

Des innovations plus récentes ont consisté à doter les sacs mortuaires de couvertures transparentes autour du visage pour permettre aux familles de voir le corps en toute sécurité avant l’enterrement.

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